Une combinaison gagnante pour favoriser les rapprochements intimes… de la faune
1 mai 2021 par
Sarah-Claude Bergeron Lafontaine
Les ennemis naturels ont besoin d’une diversité d’habitats. Les milieux ruraux peuvent procurer cette diversité s’ils sont protégés et connectés. En effet, la connectivité étant l’un des éléments principaux pour soutenir une population. Un animal voudra se déplacer dans des habitats abriter comme des boisés pour se rendre dans de nouvelles parcelles de friche, par exemple.
Ils y cherchent de l’eau, des ressources alimentaires et un abri. Les ressources sont le pollen, le nectar, les graines, les proies et les feuilles. Les abris sont les bosquets d’arbustes pour se camoufler, les arbres où se percher et les troncs au sol pour se déplacer en hiver. Si tous ces éléments sont de qualités, abondants et peu perturbés, le site est propice à la reproduction et par le fait même à une croissance de la population. C’est comme vous et votre conjoint-e buvant du vin devant le foyer… c’est un habitat favorable à des rapprochements.
Les milieux humides et hydriques
Nous entendons grandement parler de ces milieux depuis les dernières années et il était temps. Longtemps drainer et remblayer, les milieux humides commencent à démontrer leur importance dans le contrôle des inondations et la filtration des contaminants. Ce sont aussi des puits de biodiversité indéniable. Plusieurs espèces fauniques comptent sur ce milieu pour leur cycle de vie comme les amphibiens. Pour toutes ses raisons, maintenant, utilisez votre excavatrice pour en créer.
Friche
Au Québec, une friche est un écosystème de transition souvent associée à d’anciens champs cultivés et à des forêts en devenir puisqu’il n’y a pas de population de grande faune herbivore qui favorise l’établissement de friches. Les friches sont des milieux très riches en biodiversité en offrant des arbustes fruitiers, une panoplie de fleurs étalées sur la saison et une diversité de strates, donc d’abris. Un petit coup de tondeuse (pour faire office d’herbivore) à des cycles réguliers assurerait leur maintien à plus long terme. Un point positif à la tondeuse…sauveuse de friche.
Chicot
Ce n’est pas propre, c’est souvent l’argument pour justifier le retrait d’arbres morts. Ces corps morts sont en fait source de vie pour un ensemble d’espèces. En commençant par les insectes qui s’en régalent. Les oiseaux de proie qui l’utilisent comme perchoir de prospection du terrain. Les pics qui martèlent pour manger les insectes. Ces cavités ainsi créées rendent accessible le buffet d’insectes à tous et servent aussi d’abris. Une fois au sol, un tronc d’arbre fait office d’autoroute de déplacement pour la petite faune en été comme en hiver. Dorénavant, la phrase à dire c’est : c’est propre ici, il manque de vie, j’installe un chicot.
Milieu forestier, agro-écosystème et plus encore
Il y aurait tant de milieux naturels qui demandent notre attention. Nous pouvons encore souligner les milieux forestiers qui abritent bon nombre de faunes comme les salamandres, le lynx et le porc-épic. Il y a aussi l’agro-écosystème, qui malgré les perturbations régulières pour la culture, peut procurer des habitats pour une faune et une flore surprenante (et pas juste des ravageurs). Pour ce faire, cela passe par un changement de pratiques vers celle de faible impact comme la diversification des cultures, la diminution de l’utilisation de pesticides et la diminution du passage de machinerie.
Les écosystèmes naturels sont les abris de la faune où l’ensemble de leur activité se passe. Les protéger permet de leur assurer des endroits sûrs et de qualité.
Pour aller plus loin dans votre lecture, nous vous invitons à télécharger notre document “Connaître les ennemis naturels des insectes ravageurs et favoriser leur activité dans les cultures maraîchères” publié sur Agri-Réseau. Ce document a été produit dans le cadre de l’intégration d’aménagement pour la biodiversité à la Ferme des Quatre-Temps.